18 janvier 2012

Libérons les pasteurs de leur ghetto professionnel!

Je crois que le métier de pasteur est aujourd'hui plus encore qu'auparavant victime de son isolement professionnel. C'est pourquoi j'aimerais vous parler de ce métier et de quelques idées pour lui permettre de renouer le contact avec le reste du monde professionnel. Il s'agit bel et bien de libérer les pasteurs, hommes et femmes, d'une sorte de ghetto professionnel!
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5 commentaires :

  1. Une formation universitaire confessante, c'est le meilleur moyen de supprimer le brassage que vous souhaitez ensuite! Lors de mes études à la faculté de Neuchâtel (elle existait encore...) environ 50% ne se destinaient pas au ministère pastoral.

    Plus intéressant, ceux qui commençaient leurs études avec l'idée du pastorat ne devenaient pas forcément pasteur; et certains qui excluaient l'idée du pastorat sont aujourd'hui pasteurs! Si la fac avait été une école de pasteur confessante, beaucoup auraient simplement choisi d'autres études. C'est ce qui se passe depuis quelques années.

    Quel gâchis!

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    1. Nicolas, merci pour le commentaire intéressant. En réalité nous sommes d'accord: je ne suis pas du tout en faveur d'une faculté de théologie qui deviendrait une "école de pasteurs". On doit pouvoir étudier la théologie en soi, dans un contexte académique. Je partage la même expérience d'avoir côtoyé des étudiants d'horizons différents et qui exercent aujourd'hui toutes sortes de métiers, dont celui de pasteur.

      Mais je crois que les études de théologie perdent leur intérêt (au moins du point de vue de l’Église) si la faculté en question se veut détachées de tout courant de pensée, si elle s'en tient au point de vue prétendument neutre des sciences des religions.

      Je pense que pour devenir éventuellement pasteur, il est nécessaire d'étudier la théologie protestante, au contact (non exclusif) de professeurs qui se rattachent eux-mêmes à ce courant de pensée. Cela n'exclut ni le recours à une méthodologie scientifique, ni la nécessaire ouverture œcuménique et interreligieuse.

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    2. bonjour à toi, cher Olivier.
      je t'ai connu du temps de nos études, justement, qui étaient ouvertes en grand sur l'Eglise et sur le monde, universitaire en particulier. que de courants d'air !
      souviens-toi que nous étions nous-mêmes en conflit + ou - larvés avec certain(e)s étudiant(e)s qui venaient chercher là le seul papier obligé pour pouvoir être pasteur sans se remettre en cause...ou certain(e)s qui pensaient leur présence dans l'université comme un signe prophétique de la présence de Dieu à la cafét...
      le souci majeur que je partage aujourd'hui c'est comment communiquer (écouter, comprendre, partager, répondre, faire avancer le débat,...) avec les paroissiens pris dans les douleurs de la crise économique qui paraît tellement plus prioritaire, de nos jours... comme si c'était une nouveauté.
      mais comment travaillaient donc les pasteurs au temps de la dernière guerre ? est-ce qu'on les écoutait seulement parce qu'on était polis et bien élevés ? un mec comme Barth devait avoir un bagoud d'enfer pour remettre les idées à l'endroit... tu dois savoir ça, toi, non ?!
      bizoux à toi

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    3. J'aimerais bien savoir qui est cet "anonyme" qui m'a côtoyé sur les bancs de la Fac... je donne ma langue au chat!

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  2. Réponse à ton intervention sur le métier de pasteur...

    Une fois j'ai du expliquer ce qu'était en fait mon « métier » en répondant à un genevois élevé aux mamelles de l'anticléricalisme et de l'athéisme réunis « C'est comme un imam » et là il a tout de suite compris !

    Tu parles des « potentats » qui se présentent comme des « messies » qui vont sauver l'Eglise, j'en ai connu un qui associait l'arrogance à la bêtise ... heureusement que je n'ai plus à le croiser, ayant bénéficié de ce que tu appelles : Un bon plan de retraite anticipée. Le bon plan était surtout de sortir de cette « Entreprise EPG » qui se complait à élaborer des projets de développement de son trend à diminuer.

    LE seul produit que les églises ont à vendre est le contact humain pertinent, et tu relèves que les pasteurs sont en ce sens assez polyvalents. Les restrictions qui s'imposent comme dans l'économie « du monde » se font en réduisant la main d’œuvre, pour faire remonter les actions...Mais comme il y a de moins en moins d'occasion de rencontrer ces extraterrestres que sont les pasteurs, il y a de moins en moins de raison de soutenir leurs actions, puisqu'il y a de moins en moins d'action ... et d'actionnaires.

    Note en passant que c'était aussi l'objectif de Jésus de Nazareth : supprimer les fonctionnaires du divin qui vivent au crochet du peuple des croyants : Il n'y a plus d'ecclésiastiques dans la « nouvelle Jérusalem » (Apoc 21)

    J'espère que l'EERV qui t'a offert l'asile ecclésiastique ne va pas trop copier les impasses conçues à Genève et Neuchatel, ni les propositions de Fuchs-Glardon qui ayatollent nostalgiquement en reprenant en choeur les psaumes de la réforme...

    Il fut un temps où j'accompagnais les stagiaires pasteurs en leur proposant des modèles alternatifs de ministres, un jour l'EERV a fait savoir que je ne correspondais pas vraiment au profil du pasteur traditionnel et j'ai quitté le séminaire théologique...

    Heureusement que j'ai trouvé ailleurs -Prêtres, pasteurs, religieux et religieuses marginaux de leurs institutions – une communauté ecclésiale qui ne relève pas des institutions, bien qu'elle supporte encore du bout du porte monnaie ces dangereux individus toujours à la limite de l’excommunication. Sans ces amis, je ne serai sans doute – même certainement – pas resté pasteur, et je ne le suis resté qu'à mi-temps, pour ma plus grande liberté.

    C'est donc sous une autre identité – Graveur et Maître d'Atelier – que je me réjouis de te voir essayer encore de proposer une autre manière de voir l'Eglise et ses potentialités. Mais n'oublie pas les laïcs avec qui nous avons la chance de partager le « sacerdoce universel » et que nos clercs patentés théologiquement ont un peu tendance à négliger (Cf « Les pieds dans le bénitier » pour les cathos, et « Engagez-vous, on vous remerciera » pour les protestants, belle convergence oecucuménique)

    Amicalement
    B.van Baalen, graveur.

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